Qui n’a jamais entendu parler d’un jardinier ou d’un agriculteur ayant perdu l’intégralité de ses cultures à cause du mildiou ?
Même sans savoir précisément de quoi il s’agit, quiconque entend parler du mildiou sait qu’il s’agit d’une maladie dévastatrice qui touche certaines plantations.
Bien qu’il soit considéré comme un champignon, auquel il ressemble, le mildiou est en réalité un micro-organisme, également appelé oomycète, répondant au nom savant de Phytophthora infestans.
Apparu en Europe au milieu du XIXème siècle, le mildiou est originaire du Mexique. Sa présence sur le territoire irlandais provoqua la perte de champs entiers de pommes de terre. La famine qui s’ensuivit engendra la mort de plus d’un million d’Irlandais, tandis que deux autres millions quittèrent le pays pour une vie meilleure.
Mais quelle est exactement cette maladie, qui touche le plus souvent les pommes de terre ? Comment se développe-t-elle ? Comment la prévenir, la reconnaître et, surtout, que faire quand elle est déjà installée ?
Comment se développe le mildiou ?
Il suffit que des tubercules infectés n’aient pas été détruits pour que le mildiou réapparaisse d’une année sur l’autre.
En effet, ses spores hivernent sur les plants laissés sur place ou mis en tas. Mais dès que la température dépasse les 10°C et que le taux d’humidité est supérieur à 75 %, la propagation repart de plus belle au bout de 2 jours.
Les jeunes plants ne sont pas à l’abri et peuvent être infectés par des spores entraînées dans le sol par la pluie, ou disséminées par le vent.
Les tubercules ne sont pas tous victimes du mildiou de façon instantanée. De plus, les premiers signes d’infestation sont quasiment indétectables.
Quels sont les signes de présence du mildiou ?
Les premiers symptômes d’une infestation de mildiou se voient sur les feuilles et les tiges.
Tout commence par l’apparition de petites taches de forme irrégulière et de couleur jaune, souvent sur l’extrémité des feuilles.
Ces taches grandissent et sèchent au fil des jours, devenant plus brunes. Lorsque le temps reste humide, le dessous des feuilles peut se recouvrir d’une moisissure blanche.
Plus le mildiou gagne du terrain, plus les tiges peuvent aussi noircir. Le plant s’affaisse alors rapidement, avant de mourir.
Sous terre, la surface puis la chair des pommes de terre se couvrent également de taches, avant de pourrir totalement.
Comment prévenir l’apparition du mildiou ?
Trouver le bon emplacement
Les pommes de terre ne sont pas les seules cultures sensibles au mildiou. Les tomates et les aubergines comptent aussi parmi ses victimes.
C’est pourquoi il est recommandé de ne pas planter deux années de suite des tubercules au même endroit, ni après une récolte d’autres Solanacées.
Si la rotation des cultures compte parmi les méthodes les plus efficaces, pensez aussi à bien espacer les plants, pour une meilleure aération de la végétation.
Sélectionner les pommes de terre à cultiver
Vous le savez maintenant : les spores du mildiou survivent d’une année sur l’autre. En plantant des tubercules de l’année précédente, vous risquez donc d’intégrer des spécimens infectés sans le savoir. Si vous le pouvez, choisissez de nouveaux tubercules chaque année.
Sachez que la Bintje, la Sirtema et l’Amandine sont plus sujettes au mildiou. Mieux vaut choisir d’autres variétés si vous habitez dans une région au climat assez humide.
Par exemple, la Charlotte ou la Chérie sont réputées pour être plus résistantes face aux maladies.
Pulvériser du cuivre
Utilisé en prévention, le cuivre doit être appliqué avant l’infection.
Pour être efficace, le produit cuprique doit recouvrir complètement les faces intérieures et extérieures des feuilles.
Il doit aussi être renouvelé régulièrement, surtout si de nouvelles feuilles ont fait leur apparition ou en cas de fortes pluies.
Comment réagir en cas de mildiou ?
Vous avez détecté la présence du mildiou sur vos plants de pommes de terre ?
Il est encore temps d’essayer de sauver votre récolte grâce à un traitement à la fois curatif et bio : la bouillie bordelaise, composée de cuivre.
Commencez par supprimer toutes les parties touchées par la maladie, les feuilles comme les tiges. Pour cela, utilisez un sécateur dont vous aurez désinfecté les lames.
Pour les plants déjà bien atteints, inutile de vous acharner. Mieux vaut les arracher complètement.
L’idéal est de brûler les déchets, afin d’éviter que les spores ne contaminent d’autres cultures en se développant sur du compost.
Vous pouvez alors pulvériser de la bouillie bordelaise 2 ou 3 fois par jour, tous les 5 jours.
Bien sûr, il existe des produits chimiques également très efficaces, vendus dans les enseignes spécialisées. Tout dépend de la façon dont vous souhaitez cultiver vos pommes de terre.
Le mildiou de la pomme de terre est une maladie crainte par tous les jardiniers et les agriculteurs. Traité trop tardivement, il est capable de ravager des cultures complètes, ayant de lourdes conséquences pour les exploitants.
Quelle que soit la taille de votre potager, en appliquant ces quelques conseils, vous devriez pouvoir prévenir et/ou lutter efficacement contre le mildiou.