De nombreux animaux nuisibles aux plantes et aux cultures peuplent la nature. Parmi eux, certains sont également nuisibles pour les humains. Et si beaucoup d’entre eux s’annoncent bruyamment, comme les guêpes ou les frelons, d’autres sont plus silencieux.
C’est le cas de la Thaumetopoea Processionea, plus connue sous le nom de chenille processionnaire.
Cette chenille ne se balade jamais seule dans les jardins, les parcs ou les forêts. Avec ses congénères, elles avancent lentement et silencieusement pour trouver l’endroit parfait afin de se transformer en papillon.
Pourtant d’apparence inoffensive, les chenilles processionnaires sont une véritable source de désagréments pour quiconque se frotte à leurs poils. En effet, leur pouvoir urticant provoque des réactions cutanées importantes, et parfois dangereuses.
Vous vous demandez comment reconnaître une piqûre de chenille processionnaire et comment la soigner ? Quelles précautions prendre lors d’une promenade en forêt ?
Suivez le guide pour tout savoir de ces chenilles qu’il vaut mieux éviter !
Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?
Définition
La chenille processionnaire est une larve qui, avant d’évoluer en chrysalide puis en papillon, est un véritable nuisible pour toutes les cultures, dans les champs ou les jardins.
Les chenilles processionnaires vivent en groupe et se déplacent les unes derrière les autres, en file indienne telle une procession, d’où leur nom.
En France, il existe 2 espèces de chenilles processionnaires : la chenille du chêne et la chenille du pin.
Évolution
Au moment de leur éclosion, les chenilles processionnaires ne sont pas encore urticantes. Elles sont d’abord oranges avant de devenir grises avec une bande noire sur leur dos. Des poils microscopiques font alors leur apparition. Ce sont ces poils qui sont très urticants.
Ces petits nuisibles poilus commencent leur croissance dans l’arbre, mais c’est dans la terre qu’ils deviennent chrysalides. Quand le moment est venu pour elles de se transformer, les chenilles descendent de leur arbre en file indienne pour aller s’enfouir dans le sol. C’est à ce moment que vous pouvez croiser leur chemin.
Un mécanisme de défense efficace
Les chenilles processionnaires projettent leurs poils quand elles se sentent en danger. Bien qu’elles visent une cible particulière, leurs poils s’envolent et peuvent alors se fixer partout ailleurs. Voilà pourquoi, même sans les voir, vous pouvez subir leur pouvoir urticant.
Il suffit que des chenilles se trouvent à proximité et que quelques poils soient dans les airs pour qu’ils finissent accrochés sur votre peau ou vos vêtements.
Où et quand pouvez-vous être piqué.e ?
La chenille du pin est surtout présente dans la moitié sud de la France, où cet arbre est particulièrement présent.
La vigilance est de mise à partir de décembre, voire novembre, jusqu’en mars ou avril, selon la rigueur de l’hiver.
Cependant, le climat du Nord se réchauffant de plus en plus, il est maintenant possible d’en voir également dans les parcs et forêts d’Ile-de-France.
Quant à la chenille du chêne, elle se développe principalement dans le Nord de la France et jusqu’en Île-de-France également.
Contrairement à son homologue plutôt active en hiver, celle-ci est à craindre du mois d’avril jusqu’en juillet.
Comment reconnaître leurs piqûres ?
Le premier symptôme ressenti est une sensation de brûlure et de démangeaison instantanée. Les poils se déplaçant au contact des vêtements, des mains ou encore de la sueur, de grandes plaques rouges et gonflées apparaissent rapidement un peu partout sur la peau.
Une conjonctivite peut se développer dans les 3 heures si les yeux sont en contact avec les poils. Sans oublier, en cas d’inhalation, des éternuements, des maux de gorge, et parfois même une difficulté à respirer.
Que faire en cas de piqûre ?
L’urticaire étant causé par les poils, il faut s’en débarrasser au plus vite. La première étape est d’enlever ses vêtements pour les laver, en évitant au maximum de se toucher l’ensemble du corps afin de minimiser la propagation des poils.
Un passage sous la douche avec un lavage minutieux de la tête aux pieds permet de se débarrasser des poils fixés sur la peau.
En cas de lésion, vous pouvez appliquer un peu d’antiseptique puis, si possible, une crème composée de cortisone. En traitement naturel, essayez de soulager les démangeaisons avec du gel d’aloe vera.
Pour calmer un peu les démangeaisons, la prise d’un antihistaminique est possible.
Si vos yeux ont été en contact avec les poils, l’idéal est de pouvoir consulter un ophtalmologue pour un nettoyage oculaire approfondi. En effet, les poils des chenilles processionnaires peuvent causer d’importants dommages sur la rétine.
Quand faut-il s’inquiéter suite à une piqûre ?
Nombreuses sont les personnes touchées par les poils des chenilles processionnaires qui résistent assez bien aux effets indésirables.
Dans certains cas, cependant, il peut y avoir urgence à consulter un médecin, notamment s’il s’agit d’un bébé ou d’un enfant.
Si les lésions cutanées sont vraiment importantes, et/ou s’il y a eu contact avec les yeux, là aussi une consultation est préconisée.
Si vous constatez que la personne touchée a une gêne respiratoire, des vertiges, des douleurs abdominales, des nausées ou des vomissements, un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique, il faut appeler le 15 ou aller aux urgences directement !
Comment se protéger des chenilles processionnaires ?
Selon la période et la région dans laquelle vous vous trouvez, ayez les bons réflexes pour vous protéger.
Par exemple, lors d’une sortie, bannissez le short au profit d’un pantalon, accompagné d’une paire de bottes. Portez également un haut à manches longues, ainsi que des lunettes pour vous protéger les yeux.
Vous pouvez prendre une précaution supplémentaire en lavant vos vêtements au retour de la balade.
Vous êtes dans une région où les chenilles prolifèrent, non loin d’un pin ou d’un chêne ? Évitez de faire sécher votre linge à l’extérieur durant la saison propice aux déplacements de ces nuisibles.
Vous pouvez aussi mouiller votre jardin avant de tondre la pelouse, afin d’éviter que leurs poils tombés dans l’herbe ne s’envolent lors du passage de la tondeuse.
Bien qu’elles soient petites, les chenilles processionnaires peuvent causer de nombreux désagréments chez l’être humain.
Sachez qu’un contact répété avec leurs poils peut augmenter la puissance des réactions, devenant ainsi de plus en plus dangereuses.
C’est pourquoi il est important de savoir reconnaître une piqûre de chenille processionnaire, pour savoir comment la traiter et comment mieux s’en protéger par la suite.